Le procès en appel

Roland Veuillet a été rejugé par la Cour d’appel de Nîmes mardi 29 septembre 2020.

Ses soutiens n’ont pas pu rentrer assister.

Tout le long de cette séance houleuse, Roland Veuillet, qui assure sa défense lui-même, a soutenu que ses procès sont tout aussi politiques que son combat.

Il conteste pied à pied chaque infraction qui lui est reprochée, et développe ses arguments. Il met aussi en cause l’attitude de certains policiers durant les manifestations. Il dénonce, par exemple, le fait qu’ils ne portent jamais leur RIO (Référenciel des Identités et de l’Organisation : leur matricule) comme l’exige la loi. Comme d’ailleurs aujourd’hui dans cette salle, précise-t-il. Puis il se reprend  après s’être rendu compte que sur la quinzaine de policiers présents, une le portait sur sa poitrine : « Ah non ! Excusez-moi, madame. »

L’avocat général a requis la confirmation de son jugement (12 mois de prison, dont 6 fermes + 1750 € d’amendes).

Puis, en pleine plaidoirie, Roland s’est fait couper la parole par la présidente.

Alors il s’est couché dans son box d’accusé.

Délibéré le 29 octobre.

Banderole face au palais d'(in)justice.

L’affaire a pour toile de fond des violences policières commises contre les Gilets Jaunes.

Roland en a dénoncé quelques-unes et a porté plainte contre des policiers et leurs pratiques. Mais porter plainte contre la police est intolérable : avec Macron au pouvoir, on doit juste subir et se taire. Certainement pas protester.

C’est pourtant ce qu’a osé faire Roland, et pour ça, il est en prison depuis quatre mois. Aujourd’hui, il persiste encore et toujours à dénoncer ces exactions. Et la justice frappe – une deuxième fois.

 »NUL NE DOIT ÊTRE INQUIÉTÉ POUR SES CONVICTIONS »

dit la Déclaration des droits de l’Homme. Et bien  » non  » nous dit le procureur de Nîmes, qui confirme que pour lui, il est normal d’envoyer un Gilet Jaune en prison pour avoir manifesté. Et la Juge s’est bien abstenue de rappeler à ce magistrat qu’il s’agit là d’un délit d’opinion grave.

Le message est clair : Macron donne carte blanche à sa police pour agir en toute impunité. Et, par la suite, sa justice cautionne en condamnant ceux qui protestent : pratiquement aucune condamnation suite aux centaines de blessés – parfois graves – lors des manifestations. Par contre, contre les policiers, les affaires sont classées sans suite.

Et pour ceux qui ont osé porter plainte contre ces policiers, c’est les amendes et/ou la prison.

Par-dessus tout ça, la justice française ose prétendre qu’elle est indépendante (?)

On lâche rien.