lue par ROLAND VEUILLET
devant la Cour d’ Appel de Nîmes
( audience du 29 septembre 2020 ).
* * *
« Un dossier pénal vide »
* * *
Comme je l’ai démontré en préambule, les poursuites engagées contre moi sont sérieusement entachées par des vices de procédure, qui doivent conduire à leur annulation complète. En Droit, on parle de « NULLITÉ ».
Comme je vais le démontrer maintenant, le dossier pénal est, quant à lui, vide. Et pour ce faire, la Parquet de Nîmes a utilisé le vieux procédé des sophistes, qui consiste à transformer la victime en agresseur, et l’agresseur en victime.
Ainsi, le Parquet a tenté de qualifier pénalement des infractions qui n’existent pas, tout en faisant, l’impasse sur des violences policières, quant à elles, bien réelles.
La baudruche se dégonfle d’elle-même, car tous les chefs d’inculpation sont bidon, comme je vais le prouver maintenant, point par point.
* * *
- « Participation sans arme à un attroupement, après sommation de se disperser, et entrave à la circulation » (faits commis le 22 décembre 2018 à Nîmes) :
Je conteste qu’il y ait eu poursuite d’une quelconque action après les sommations. D’ailleurs, le PV de police indique bien : « …l’interpellation de Monsieur Veuillet est intervenue, pendant que la dispersion se poursuit ».
Cette arrestation a donc été effectuée après les sommations, à un moment où les manifestants quittaient les lieux. D’ailleurs, aucun élément du dossier judiciaire n’établit la poursuite de la manifestation après les sommations.
Je conteste également le fait qu’il y ait eu entrave à la circulation. Là non plus aucun élément du dossier ne l’établit.
En effet, le 22 décembre 2018, au lieu-dit Km-Delta, à l’entrée de l’autoroute, les forces de l’ordre étaient aussi nombreuses que les manifestants. Il y avait là, un régiment entier de Gardes Mobiles soit environ cinq cents gendarmes, auxquels s’ajoutait la Police nationale, soit environ cinquante personnes de plus.
Dès l’arrivée des Gilets-Jaunes, le matin vers 8 heures, le dispositif antiémeute, appuyé par quatre tanks, a empêché manu militari, toute tentative de rassemblement, et les quelques groupes qui réussirent à se former, étaient immédiatement dispersés.
Aussi, dans un tel contexte, il est mensonger d’écrire qu’il y ait eu « entrave à la circulation ». Et si le trafic routier a été arrêté, et dévié, c’est à l’initiative exclusive de la Police qui tentait ainsi de retourner les automobilistes contre les Gilets-Jaunes.
Néanmoins, en ce qui concerne les sommations, j’indique ici qu’elles ne se sont pas faites de façon réglementaire.
En effet, quelques paroles inaudibles, et incompréhensibles, crachouillées dans un porte-voix qui grésille, ne peuvent pas être considérées comme des sommations.
Rappelons à toutes fins utiles qu’un Décret du Conseil d’État mentionne précisément les modalités de cette procédure , qui dans la pratique n’est jamais appliquée. Entre autres, le port de l’écharpe tricolore qui doit être soigneusement déployée, en respectant un alignement précis des couleurs (le bleu du côté du cou, le rouge de celui de l’épaule).
Or le 22 décembre, il fallait vraiment deviner qu’une espèce de foulard complètement entortillé, et froissé comme s’il sortait d’une poche… était l’écharpe tricolore réglementaire.
Précisons également que, comme d’habitude, aucun policier ne portait son RIO (matricule), ce qui est portant obligatoire.
Cependant, on constate qu’une seule personne a été arrêtée sur cinq cents manifestants… et poursuivie en justice. Ajoutons que le rapport de Police figurant dans le dossier pénal indique clairement qu’il s’agit d’une arrestation ciblée au préalable, décidée bien avant les sommations. Les termes eux-mêmes, utilisés sont à relever : « …parmi les manifestants se trouve un Monsieur d’un certain âge, vêtu de rouge, etc. », me désignant, sans me nommer. Or le policier rédacteur de ce rapport me connaît très bien, pour m’avoir appelé par mon nom quelques instants auparavant. Et s’il me connaît, ce n’est pas parce que je suis un délinquant, mais parce que je suis un syndicaliste, très actif sur la ville de Nîmes. Il ment donc, lorsqu’il feint d’avoir interpellé un anonyme.
Alors, ne soyons pas naïfs, et ne jouons pas les faux candides. Cette arrestation constitue, avant tout, un acte de discrimination à connotation politique, car elle était ciblée, et préméditée.
Il me semble pourtant que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme dit que : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions ».
Je terminerai cette contestation des faits incriminés du 22 décembre, en regrettant que le Procureur Eric Maurel ait refusé de saisir les images des nombreuses cameras de vidéosurveillance installées sur ce rond-point. Ces images auraient eu le mérite de montrer la réalité, et non une version galvaudée.
Car, le 22 décembre 2018, il n’y a jamais eu « poursuite de la manifestation après sommations », pas plus « qu’entrave à la circulation ».
* * *
2) « Participation sans arme à un attroupement, après sommation de se disperser » (faits commis le 15 juin 2019 à Nîmes):
Je conteste ce chef d’accusation.
Pour ma part, je n’ai ni vu ni entendu un officier de police, faire une quelconque sommation, cet après-midi du 15 juin 2019.
En effet, lorsque le cortège des manifestants est arrivé vers 15 heures place de la mairie, j’ai entendu les sirènes hurlantes de plusieurs véhicules de police. Et immédiatement, j’ai vu les premiers rangs de Gilets-Jaunes, repartir en sens inverse, en courant, car on a assisté à ce qui s’appelle en langage militaire « un débarqué assaut ». C’est à dire lorsque des policiers descendent précipitamment de leur voiture et chargent immédiatement la foule.
Je rappelle ici, à nouveau que des sommations réglementaires doivent suivre un protocole précis. Or les « Pin-pon » ou le scintillement des gyrophares ne peuvent pas être considérés comme tels.
Effectivement, les sommations sont prévues, justement, pour permettre aux manifestants de partir, ce qui n’est pas le cas lorsque la charge est immédiate, comme ce fut le cas, le 15 juin. Pire, ce jour-là, le cortège a été entraîné dans une souricière, car les participants n’avaient comme seule issue de sortie, que le prolongement de la rue du Greffe, longue d’environ 500 mètres.
Comme tout le monde, j’ai couru, et les policiers aussi couraient derrière nous.
Il est donc mensonger de prétendre que la manifestation s’est poursuivie, alors que tout le monde était en train de fuir, en tentant de se disperser.
D’ailleurs, toutes les arrestations ont été effectuées longtemps après, à l’autre bout de la ville pour certaines, car la police s’est livrée à une véritable chasse à l’homme, jusqu’à tard dans la soirée, transformant la ville « en état de siège » (dixit la presse locale).
En ce qui me concerne, j’ai été arrêté au numéro 7 de la Grand Rue, c’est-à-dire à près d’un kilomètre de la Mairie (lieu des sommations présumées). Et j’étais loin de « poursuivre une manifestation », comme l’écrit le chef d’accusation, car j’étais en train d’aider une jeune mère à soulever une poussette et son bébé, pour lui permettre d’entrer dans un magasin. C’est donc à un moment, où je protégeais une jeune maman et son nourrisson, afin qu’ils ne soient pas exposés à un tir de grenades ou de LBD40, que j’ai été sauvagement appréhendé.
J’emploie bien le terme « sauvagement », car cette brutalité était inutile et volontaire : Comment le dire autrement, quand, une dizaine de membres des forces de l’ordre vous sautent dessus, vous projettent violemment au sol, et vous écrasent la tête et les membres avec leurs brodequins militaires, pour vous plaquer le visage contre l’ asphalte, pendant de très longues minutes.
Malheureusement, quand on parle des violences policières , on parle d’une réalité constante, face à laquelle il ne faudrait surtout pas se plaindre, car sinon il y a outrage et rébellion, comme nous le verrons plus loin dans ce procès.
Ce qui est patent, tout de même, c’est que sur cinq cents manifestants, sur plusieurs dizaines de personnes arrêtées, je suis la seule à comparaître devant les tribunaux.
Là non plus, ne soyons pas naïfs, et ne jouons pas les faux candides. Cette arrestation était politiquement ciblée, afin de lui donner au préalable une suite judiciaire, comme dans l’affaire précédente du 22 décembre 2018.
Je déplore à nouveau que le Procureur Maurel ait refusé de faire saisir les images des caméras de vidéo – surveillance, très nombreuses dans le centre-ville. On aurait constaté une fois encore que la réalité ne correspond pas au compte rendu qu’en fait la police, le 15 juin de l’année dernière, car il n’y a pas eu de poursuite de la manifestation après les sommations.
* * *
3) « Rébellion (faits commis le 20 juin 2019 à Nîmes) :
En préambule à cette accusation que je conteste, je me permets de faire une remarque sur l’ article 433-6 qui définit la Rébellion, et sur le 433-5 qui définit quant à lui l’Outrage.
Tous deux, étant souvent accolés l’un à l’autre, ces deux notions constituent quelque chose d’assez exorbitant du point de vue du Droit Public, puisque c’est l’agent constateur qui est lui-même victime… Une aubaine pour se faire du fric !
Mais soit ! Le Conseil Constitutionnel a validé cette loi aberrante, et il faut faire avec. Mais alors, faisons-le correctement. Reprenons donc les faits tels qu’ils sont :
Le 20 juin, à l’intérieur du Palais de Justice, les policiers Eric Bouzanquet et Eric Combet sont appelés par le Substitut Bottéro, pour m’expulser de la salle d’audience. Ces deux policiers se précipitent immédiatement sur moi et me bousculent violemment. Le choc est tellement brutal que je mets une jambe en arrière, pour ne pas chuter. Cette simple précaution-réflexe est qualifiée de Rébellion, et Monsieur Bouzanquet demande une indemnité de 500 Euros. On se demande bien pourquoi, car il n’indique pas la nature du préjudice causé. Ainsi, on se retrouve dans la caricature grotesque que je décrivais plus haut.
Notons tout de même que son collègue Eric Combet a eu la décence de ne rien demander, et c’est tout à son honneur. Car tout de même, un an après, je me demande encore quel préjudice a pu subir le policier Bouzanquet cet après-midi-là.
Venons – en maintenant aux faits : je suis donc très violemment expulsé de la salle d’audience (je lirai ensuite les nombreux témoignages des gens présents), et quasiment lynché dans la Salle des Pas Perdus, par une dizaine de policiers venus en renfort. Les images diffusées, le soir même, par France 3, lors du journal télévisé sont édifiantes. On se croirait au Honduras.
J’ai demandé leur saisie au Procureur Maurel. Une fois de plus, il a refusé de le faire, écartant une preuve incontestable de la violence policière dont j’ai été victime.
Suite à cette neutralisation plus que musclée, je suis conduit par les deux policiers cités plus haut, dans le dédale des couloirs souterrains du Palais de Justice. Sur le trajet, alors que je suis menotté, Monsieur Bouzanquet me tord le bras, sans aucune raison, ce qui m’a occasionné une déchirure musculaire à l’épaule, dont je souffre encore un an après. Il se permet même de m’invectiver et de me menacer. Il me dit entre autres : « Ah ! t’as voulu faire le beau, tu vas voir, comment nous, on va te mâter maintenant, connard » .
Pour cette menace et pour ces propos injurieux, j’ai porté plainte contre le policier Bouzanquet… plainte que le Procureur Maurel, une fois encore, a classé sans suite.
Ce 20 juin, il n’y a pas eu de Rébellion de ma part. Au contraire, c’est moi qui ai subi, par contre, les violences policières.
LECTURE DES VINGT TÉMOIGNAGES.
* * *
4) « Acte d’intimidation envers un dépositaire de l’autorité publique, pour qu’il accomplisse ou s’abstienne d’acte de sa fonction », et « Dénonciation calomnieuse » (faits commis entre e 05 novembre et 10 décembre 2019 à Nîmes) » :
Tout d’abord, on constate que la qualification pénale est surprenante, puisque le dossier judiciaire ne mentionne que deux faits, l’un s’est produit le 05 novembre, et l’autre le 20 du même mois. Il s’agit donc de deux dates précises, et non d’une période prolongée d’un mois.
Néanmoins, pour ces deux événements, je conteste qu’il y ait infraction de ma part, dans la mesure où, c’est moi qui ai été victime des exactions du policier Yann Desbands, et non l’inverse.
Cette technique du retournement de situation est scandaleuse, car elle consiste à faire de l’agresseur (le policier), une victime, et de la victime réelle (moi !) un dangereux agresseur.
Les faits sont pourtant têtus, et je vais les rappeler :
A – Le 05 novembre 2019, je participais à une manifestation des Gilets-Jaunes, qui se terminait devant la Préfecture du Gard. Alors que nous interpellions le Préfet Lauga avec un mégaphone dirigé vers les fenêtres du bâtiment, le Policier Desbands s’est permis de me dire : « Dégage avec ta merde ».
Je me suis adressé à lui pour lui faire remarquer qu’il n’avait pas à me tutoyer, encore moins à commenter mes activités militantes.
C’est alors qu’il m’a répondu : « Tire-toi, petit con ». Offusqué par une telle insulte, j’ai immédiatement interpellé son chef, pour lui relater ce qui venait de se passer et pour demander à ce gradé le matricule du policier, dont je ne connaissais pas le nom à l’époque, car celui-ci ne portait pas son R. I. O. sur l’uniforme. L’officier qui n’en portait pas non plus (ce qui est pourtant obligatoire) a surtout essayé d’éluder l’incident, et de faire diversion, quand je lui ai annoncé que je porterai plainte.
Tous les manifestants se sont approchés de ce Commandant, pour lui dire que le policier en question est connu de tous, car systématiquement, il provoque, il insulte, il menace, et bouscule, les gens à chaque rassemblement.
D’ailleurs dans un PV daté du 22 novembre (dans le dossier Pénal), ce chef, Monsieur Barbezier, mentionne, lui aussi cet état de fait, et il écrit : « D’autres manifestants criaient que Desbands les insultait ». Notre rassemblement a encore duré une demie heure, devant la Préfecture, puis nous sommes partis.
On constate donc qu’au moment des faits, il n’y a pas d’infraction constatée, puisque sinon, j’aurais été immédiatement embarqué. Les policiers étaient très nombreux à ce moment – là.
On constate également à la lecture du dossier pénal que l’incident ne fait l’objet d’aucun PV, d’aucune poursuite, ni le jour même, ni les jours suivants. Cet incident ne réapparaît d’ailleurs dans les annales policières, qu’un mois plus tard.
Pour ma part, j’ai immédiatement alerté par courrier et par internet la hiérarchie de Monsieur Desbands, ainsi que les services de la Préfecture. Et j’ai porté plainte le lendemain auprès du Procureur Eric Maurel, qui l’a classée sans suite, comme d’ habitude.
B – Le 20 novembre 2019 : Le deuxième événement mentionné dans le dossier pénal se situe à cette date, devant le Palais de Justice, où un rassemblement était organisé par les Gilets-Jaunes en raison d’un procès intenté à l’un d’eux, à savoir à moi-même.
Ce jour – là, dès 13 heures, le dispositif policier était très important, à l’intérieur, comme à l’extérieur du Tribunal, ainsi qu’à l’entrée.
À 13 h. 45, à mon arrivée, je constate à ma grande surprise que le policier Yann Desbands a été requis en première ligne, devant la grande porte, à l’endroit où justement je dois passer.
Précisons toutefois qu’entre le 05 et le 20 novembre, un autre incident s’est produit le 17 , sur le parking du super marché Géant Casino, où les Gilets-Jaunes s’étaient réunis. Le policier Desbands, présent lui aussi pour nous surveiller, s’était montré arrogant et provoquant à l’égard des participants, en faisant entre autres des doigts d’honneur, en poussant des cris stupides d’animaux. Il avait multiplié les postures agressives et menaçantes. Personne parmi nous n’était tombé dans ses provocations grotesques. Cependant, le lendemain, je lançais une nouvelle alerte à sa hiérarchie pour dénoncer ce comportement inadmissible. Je demandais surtout que ce policier voyou soit retiré des opérations de maintien de l’ordre, afin d’éviter tout nouvel incident.
Malgré cela, deux jours plus tard donc, le 20 novembre, lors de mon procès, on constate encore la présence de Monsieur Desbands. Visiblement la provocation n’est pas un acte isolé d’un individu défaillant, elle est organisée directement par la hiérarchie. Le Gardien de la Paix Desbands, n’étant finalement qu’un tout petit exécutant, agissant sur ordres.
La suite le démontre parfaitement : quand je remonte les escaliers du Palais de Justice, ce policier vient ostensiblement se positionner devant la porte, c’est-à-dire sur le seul passage que je dois emprunter… car sinon, je serais passé ailleurs. Et pareil à lui-même, il me fixe avec beaucoup de défis, de mépris, en adoptant une posture chevaleresque.
Je lui demande où est son chef. En guise de réponse, j’ai droit à un sourire sarcastique. Je m’adresse à ses collègues, et j’obtiens la même réponse. Je prends alors mon téléphone, et j’appelle Monsieur Patrick Bellet, grand chef de la Sécurité auprès du Préfet, pour lui faire part de mon indignation de voir à nouveau le policier provocateur, requis pour une opération de maintien de l’ordre. Puis, j’interpelle mes amis Gilets-Jaunes, pour les prendre à témoin, et j’entre dans le tribunal.
Lorsque je ressors, je constate que l’effectif de Police s’est renforcé, puisque je dénombre plus de cinquante agents. Je prends la parole à plusieurs reprises, car nous restons encore près d’une heure sur place, avant de nous disperser à 16 heures. Donc, ce jour-là, à 16 heures, aucune infraction de ma part n’a été constatée, car sinon, tout comme pour le 05 novembre, j’aurais été immédiatement arrêté par l’imposant cordon policier.
Voilà comment les faits se sont produits. Et que ce soit le 05 ou le 20 novembre, aucune infraction n’a été commise, car les policiers ne m’auraient pas laissé repartir. Qualifier pénalement ces incidents, a posteriori, comme « Délits » est donc une construction réalisée après coup, comme on peut le constater à la lecture du dossier pénal :
Ainsi, on y apprend entre autres que la Commissaire, Madame Géraldine Palpacuer a organisé un briefing à l’Hôtel de Police, juste avant que les équipes se rendent au Tribunal.
Tous les agents évoquent cette réunion. Ce qui s’y est dit nous apprendrait beaucoup sur ce qui s’est produit ensuite. Or le compte rendu de ce briefing des troupes (existant sur le registre du Commissariat), ne figure pas dans le dossier pénal. Et c’est vraiment dommage, car on aimerait connaître les consignes données, ainsi que tous les échanges tenus lors du débat qui a suivi. En effet, toutes les déclarations des Policiers présents évoquent Monsieur Veuillet, avec des annotations comme : « Il paraît qu’il… » ; « On nous a dit qu’il… » ; « On pense qu’il… » ; « On a l’impression qu’il… » ; « On sentait bien qu’il… ».
Visiblement, Madame Palpacuer a chauffé la salle, avant d’ envoyer ses troupes au feu : tous sont visiblement à cran.
Cependant, le dossier pénal nous apprend tout de même autre chose d’important : Le Policier Desbands a bel et bien été retiré du dispositif, car réellement, il avait fait un peu trop de zèle, et son comportement outrancier finissait par poser problème.
Mais, la version change dans un deuxième temps : car on découvre soudain qu’on lui aurait simplement demandé de se retirer pour aller porter plainte immédiatement au commissariat, et c’est pour cette unique raison qu’il aurait quitté les lieux.
À qui veut-on faire croire une farce pareille ?
Retire-t-on un policier qui interviendrait face à un hold-up, pour qu’il aille porter plainte instantanément, contre un gangster qui l’ aurait intimidé ? Non, Monsieur Desbands n’a jamais été intimidé. Il a été écarté des opérations, car il était en faute, comme il l’avait été le 05 et le 17 novembre, ainsi qu’en bien d’autres occasions. C’est d’ailleurs lui-même qui se plaint des persécutions de ses supérieurs (dossier pénal).
L’infraction qu’on m’attribue aujourd’hui est donc un montage, construit a posteriori, car elle n’existait pas au moment des faits. En effet, ce n’est que cinq jours après que commence la cabale, avec des policiers qui s’auditionnent mutuellement. Ils montent ainsi un dossier de toutes pièces, afin qu’il tienne à peu près la route en apparence sur le plan pénal. Cinq jours après !
Et la lecture des PV d’audition est non seulement comique, mais grotesque : « Je prends ta déposition, ensuite tu prends la mienne, et surtout on se met d’accord sur ce qu’on raconte »… on ne fait pas mieux dans l’entre soi. Mais surtout on se garde bien d’écouter quelqu’un qui ne soit pas de la Maison. De toute façon, les témoignages extérieurs et indépendants des gens présents ont été refusés par le Procureur Maurel. Il a également refusé de saisir les images des quatre caméras de vidéosurveillance situées à l’entrée du Palais.
Je vais tout de même en faire lecture de ces témoignages refusés par le Parquet :
LECTURE DES TÉMOIGNAGES SUR LE 05 ET LE 20 NOVEMBRE.
Comme on le voit, les poursuites engagées contre moi pour intimidation et dénonciations calomnieuses ne tiennent pas la route.
Je le réaffirme ici, et je continuerai de le faire par la suite : C’est le Policier Yann Desbands, visiblement sur ordres, qui provoque, insulte, menace, et brutalise systématiquement ceux qui portent un gilet jaune. C’est lui qui m’a insulté le 05 novembre en me traitant de petit con, c’est lui qui faisait des doigts d’honneur et autres cris d’oiseaux le 17… ainsi que les nombreuses autres fois, à l’encontre d’autres personnes. Le 20 fut donc une simple répétition générale.
Et je n’ai fait que mon devoir de citoyen, en alertant sa hiérarchie sur son comportement inadmissible, en citant des faits précis. Mon devoir de citoyen, en demandant officiellement que ce Policier soit retiré de toutes les opérations de maintien de l’ordre, en raison de sa dangerosité à créer systématiquement des incidents. J’ai fait mon devoir de citoyen enfin, en portant plainte contre lui.
Et si c’est à recommencer, je recommencerai.
* * *
5) « Outrage », et « Dénonciation calomnieuse » – (faits commis le 02 décembre 2019 à Nîmes) :
Oui, le 02 décembre, le Brigadier Frédéric Villard était bien ivre, en service dans le Commissariat de Nîmes, lorsque j’ai eu affaire à lui.
Oui, ce Policier m’a menacé.
Je me rappelle très bien, lorsqu’il est venu dans les locaux de la garde à vue, pour me signifier que celle-ci était terminée, et pour me raccompagner vers la sortie.
Son haleine empestait une très forte odeur d’alcool, dès qu’il m’a adressé la parole, bien que j’ étais à une certaine distance de lui. Son élocution était difficile, et sa voix était pâteuse. Son regard était glauque, ses yeux très rouges. Il m’a d’abord tenu des propos assez incohérents, puis voyant que je ne réagissais pas à ses provocations il m’a dit textuellement :
« Si c’était dans un autre Commissariat, ça se passerait autrement ! » joignant à ses paroles un geste très menaçant, à savoir le poing fermé qu’il agitait. Il a également ajouté que « Si ça ne dépendait que de moi, avec quelques collègues, on aurait vite réglé ça », le même geste accompagnait ses phrases.
J’ai évité toute discussion avec ce policier en civil, et armé d’un révolver, dont l’état d’ébriété avancée était sans équivoque. Je signale au passage que les deux préposés au vestiaire du local de la garde à vue étaient médusés. Il est d’ailleurs surprenant que leurs témoignages sur ce premier incident avec Monsieur Villard n’est pas été consigné par écrit ni mis dans le dossier.
Ensuite, les formalités de restitution de mes affaires ayant été accomplies, j’ai dû suivre cet OPJ ivre, jusqu’à la sortie du Commissariat. Nous avons traversé un long couloir, Monsieur Villard titubait à tel point que j’ai dû le soutenir à plusieurs reprises pour qu’il ne s’écroule pas à terre. Nous étions seuls à avancer dans ce corridor mal éclairé, le Policier marchait difficilement, mais gardait constamment la main sur son révolver. Ce qui, vu son état lamentable, était très peu rassurant. Je dirais même, très angoissant.
Nous sommes enfin arrivés dans le hall, où une cinquantaine de personnes du Comité de Soutien m’attendaient. Je les ai immédiatement pris à témoin, pour leur faire constater l’état calamiteux d’ivresse dans lequel se trouvait ce Brigadier.
Je n’invente rien, je l’ai écrit en temps réel sur le registre de la GAV. Et tout le monde a vu, comme l’indiquent les nombreux témoignages des gens présents, que je vais lire maintenant :
LECTURE DES TÉMOIGNAGES.
J’ai pris également à témoin tous les Policiers présents dans le hall du Commissariat, notamment un gradé. D’ailleurs, aucun d’entre eux n’ a nié par la suite l’état dans lequel se trouvait Monsieur Villard. Aucun n’a rédigé un témoignage pour affirmer que leur collègue n’était pas fortement alcoolisé. Il est également surprenant qu’aucun PV, aucune note officielle ne retrace cet événement, qui s’est tout de même produit à l’intérieur d’un Hôtel de Police. Et rien ne figure non plus, à ce sujet, dans le dossier pénal.
Ajoutons, seulement, que si cet OPJ avait été à jeun, ses collègues se seraient indignés immédiatement de mes allégations. Lui-même aussi aurait adopté un comportement différent. Car en pareille situation, celui d’ une personne normale consiste à s’adresser à la foule sereinement, et à répondre aux questions pour prouver qu’il s’agit d’une calomnie.
Le problème, c’est que Frédéric Villard en était bien incapable, ce soir- là.
Je constate surtout qu’aucun alcooltest n’ a été effectué. C’est pourtant une obligation que prévoit le Code de la Fonction Publique en cas de simple présomption de consommation abusive d’alcool au travail. Mais peut-être ce test a-t-il eu lieu, et les résultats ont été gardés secrets.
Si « Outrage » il y a, c’est le citoyen lambda que je suis qui en a été victime. Car c’est effectivement un outrage que d’avoir été mis sous l’autorité d’un policier ivre. Et, c’est non seulement un outrage, mais un crime que d’avoir laisser ma personne, risquer sa vie (et je pèse mes mots), en étant confié seul, à un OPJ armé, saoul. Car, il gardait constamment sa main tremblante, posée sur le révolver.
Ce que je tiens à ajouter enfin, c’est que lorsque j’ai été auditionné sur cet incident , aucun des enquêteurs n’a remis en cause le fait que ce Brigadier était très alcoolisé, en service, ce soir – là. Ils m’ont simplement reproché d’avoir fait beaucoup de bruit à ce sujet, plutôt que d’être allé me confier discrètement, à la hiérarchie de ce fonctionnaire.
Alors là, autant sourire, quand on voit l’absence de suite donnée aux nombreux signalements que j’ai rédigé par rapport au Gardien de la Paix Desbands (affaire précédente). Autant sourire aussi, quand on sait qu’il a fallu que le journal Le Canard enchaîné s’en mêle, pour que des mesures soient prises, contre les vols d’argents et d’objets personnels, commis dans les locaux du Commissariat de Nîmes, par des policiers, sur les personnes arrêtées. Pourtant nombre d’entre elles avaient porté plainte.
Mais on sait maintenant que le Parquet de Nîmes classe systématiquement sans suite toutes les plaintes, dès lors qu’elles mettent en cause la Police.
* * *
6) « Port d’arme de catégorie D » (faits commis le 02 décembre 2019 à Nîmes) » :
Cette accusation est purement ridicule, car contrairement à ce qui est écrit, je n’ai jamais porté d’arme en entrant dans une gendarmerie, ce qui laisse supposer que ce serait les militaires qui m’auraient arrêté. Non, c’est au contraire en sortant de la gendarmerie de Bernis que j’ai été interpellé par dix policiers de la B. A. C. en civil.
Ils ont trouvé en fouillant mon sac, non pas « une arme », mais des outils de travail, dont un canif d’électricien servant à dénuder les câbles, à savoir servant à retirer l’enrobage d’isolation plastique qui recouvre le cuivre.
Comme beaucoup d’ouvriers, ou comme beaucoup de bricoleurs, j’ai toujours sur moi du matériel de travail de première intervention tel que tournevis, pinces, clé à molette, testeur d’intensité du courant, burin, marteau, scies, équerre, fil à plomb, etc.
Il se trouve que je suis électricien de métier, diplômé d’un CAP de maintenance industrielle sur équipements électriques et sur automatisme. À ce titre, utilisant mes compétences professionnelles, il m’arrive fréquemment de dépanner gratuitement des gens, de réparer des appareils abîmés, et de remettre en service des installations défectueuses.
Le 02 décembre, par exemple, j’avais le matin réparé un « va-et-vient », avant de me rendre à la gendarmerie de Bernis, et je portais en bandoulière une sacoche contenant une partie de mes outils.
Lorsque je suis sorti , après avoir déposé une plainte, alors que je marchais tranquillement sur un trottoir de ce village, une voiture de la BAC m’a plaqué contre un mur et cinq policiers en civil en sont sortis révolver à la main, à la manière d’un mauvais film de gangsters.
Menotté, j’ai été embarqué dans le véhicule, et c’est sirènes hurlantes, à 160 km à l’heure sur la nationale 113 et sur le périphérique, que j’ai été amené au Commissariat de Nîmes, escorté par deux autres voitures de police, et par quatre motards.
Pour en revenir au dénudeur de câble (et non « arme blanche »), précisons pour les profanes que plus de 100 000 électriciens en France possèdent exactement le même. J’invite donc la BAC à se rendre sur les chantiers… histoire de « faire du chiffre » et de se faire du fric par les amendes.
Notons également que tous les jours, en France, des centaines de milliers de clients font leurs courses dans des magasins de bricolage. Parmi eux, certains achètent le même ustensile, et sortent avec sur le parking. « Vite, messieurs de la BAC : allez vous positionner au niveau des caisses, il y a du bizness à se faire ! ». Le mieux encore, c’est de suivre tous ces clients extrêmement dangereux, et de les interpeller de façon spectaculaire, en pleine rue, histoire d’entretenir un bon climat sécuritaire.
Il n’y a donc pas eu de « port d’arme blanche ». Mais il y a par contre une mauvaise foi crasse. Que dis-je une très mauvaise foi des policiers qui de toutes évidences cherchaient le moindre prétexte pour me monter un dossier.
Je terminerais justement mes observations sur le prétendu port d’arme, en disant que ce grief, à lui tout seul, résume la façon dont a été construit le dossier judiciaire que nous traitons aujourd’hui.
Ce prétendu « Port d’arme blanche» démontre également, à lui tout seul, que l’ensemble des autres éléments de ce procès constituent une cabale policièro-judiciaire. Et seuls de faux naïfs, ou de vrais hypocrites peuvent faire croire qu’ils prennent au sérieux de telles fadaises.
NON !
On est en présence d’ un procès politique, rien d’autre : Bas les masques !